mardi 9 avril 2013

La scolarité dans le Nord-Est du Vietnam


Les voyages au Vietnam d’Annie et Claude le Goff leur avaient fait prendre conscience des nombreux problèmes de la scolarité dans le Nord-Ouest et dans l'extrême Nord du Vietnam. Ils ignoraient à ce jour la situation  dans les provinces  situées au Nord Est du pays.

Pour le découvrir, ils ont demandé à Manh Duc, le directeur de l’agence de voyage Vietnam Original Travel,  de leur faire visiter une petite école de cette région. 
Manh a pris des contacts et a convenu d’un  rendez-vous vendredi dernier dans un petit village situé à 180 km d’Hanoi dans la  province de Lang Son.





Cette région est peuplée de Viêt mais aussi d'ethnies minoritaires : Tày, Nùng, Dao, Hoa, Ngai et H'mông. La ville de Lang Son, chef-lieu de cette province s’étire le long de la rivière Ky Cung et a de tous temps servi de point de passage pour les échanges commerciaux avec la Chine. 
C'est à sa proximité frontalière que la ville de Lang Son doit sa prospérité économique.

L’objet du rendez-vous dans cette province n’était pas de mener une action humanitaire mais de rencontrer la directrice d’une petite école de campagne pour découvrir les conditions de la scolarité dans cette région. 

La directrice



Annie, Claude et Manh ne sont pas pour autant arrivés les mains vides. Le coffre de leur véhicule était chargé de fournitures destinées aux 50 élèves de maternelle qui fréquentent cette petite école excentrée dans la montagne.

A la demande des institutrices contactées avant le départ, l’association avait prévu :

- 100 crayons 
- 41 boites de crayons de couleurs
- 50 gommes
- 50 taille crayons
- 45 cahiers pour les enfants de 4 à 5 ans 
- 25 cahiers de coloriage

Annie et Claude ont attendu la fin de la sieste pour procéder à la distribution.







Les jeunes élèves rencontrés parcourent entre 2 à 5 km le matin et le soir. Les plus chanceux sont conduits par leurs parents en mobylette. Les autres font la route à pied.  Il n’y a pas de pensionnat. 
A l’heure du déjeuner, une cantine permet aux enfants de se restaurer sur place. 
Son fonctionnement est très éloigné de nos standards européens mais correspond aux normes vietnamiennes. 






La longue conversation qui a animé le déjeuner partagé avec la directrice et une institutrice de maternelle a permis à Annie et Claude de prendre conscience que la situation des enfants était correcte dans cette région  et que l’association devrait sauf cas particulier concentrer ses actions dans le Nord-Ouest  et l’extrême Nord du Vietnam où la situation est bien plus complexe.

Dans l’école visitée, la situation des institutrices est  peut-être plus difficile que celle des enfants. Elles logent à Lang Son chef-lieu de la province du même nom et parcourent à mobylette 30 km de route de montagne  deux fois par jour pour exercer leur métier d’enseignante. 
En période de mousson, le trajet est particulièrement dangereux.

Lors de la visite de l’école une des deux institutrices de maternelle était absente. 
La directrice a alerté Annie et Claude sur la situation particulièrement difficile de cette jeune femme, veuve depuis quelques mois qui était retenue à l’hôpital pour s'occuper de son bébé qui devait subir une intervention chirurgicale dans la journée.

Au Vietnam, rares sont les salariés qui bénéficient d’une protection sociale. 
Les frais de santé sont généralement entièrement à la charge des familles et les jours non travaillés ne sont pas rémunérés.

Conscients qu'à la détresse morale et financière de cette jeune femme s'ajoutaient les problèmes de santé de son enfant, Annie et Claude ont pris la décision avant de regagner Hanoï de faire un détour par l’hôpital de Lang Son pour aller à sa rencontre.
Ils lui ont offert, au nom de l’école des rizières, une enveloppe d’argent permettant de prendre en charge une partie des frais d’hospitalisation de son jeune enfant.

L’école des rizières a bien entendu pour objet de venir en aide au plus grand nombre. 
Cependant lors de nos voyages, nous croiserons sur notre route, des regards, des histoires qui ne nous laisserons pas indifférents et que nous ne pourrons pas oublier. 
Face aux dures réalités de la vie au Vietnam, nous laisserons parfois parler notre cœur comme nous l’avons fait pour cette jeune institutrice et son petit garçon.

Ce voyage à Lang Son n'aura pas été à l'origine de projets particuliers pour l'association mais aura permis à Annie et Claude de faire un beau geste de solidarité et de faire la connaissance d'une jeune équipe d'institutrices solidaires entre elles et dévouées pour la cause des enfants. Nous conserverons avec elles des liens d'amitié via Internet.

Merci à toutes les personnes qui soutiennent l'association et qui nous permettent de faire toutes ces belles choses pour les enfants et leurs institutrices.