vendredi 24 décembre 2021

1ère action humanitaire

 Début octobre, lorsque nous avons contacté nos amis vietnamiens pour leur parler de nos projets humanitaires, la ville d’Hanoï commençait à se réveiller de deux longs mois de confinement strict. 

Dans les rues, la vie reprenait son cours, mais sortir de la capitale n'était toujours pas autorisé.

A réception des 1000€ que nous lui avons transmis, Huong est entrée en contact avec nos interlocuteurs habituels dans le district de Hoang Su Phi situé dans la région de Ha Giang, dans le nord ouest du Vietnam. 

 

 

Huong


 Les besoins étaient nombreux mais c’est un petit village nommé Cao Phin, que nous avons décidé d’aider. 

 

Les rizières en terrasse de Cao Phin

 

A Cao Phin, 97 enfants étaient scolarisés en maternelle et en primaire et le gros problème de cette école était les conditions d’hygiène à l’heure du déjeuner.

 

Les élèves de maternelle de Cao Phin
  

Pour y remédier, le souhait des institutrices était que les repas soient servis dans les salles de classe sur des plateaux en inox de bonne qualité.

Nous avons donc proposé de financer l’achat de 97 plateaux et comme Noël approchait nous avons également décidé d’offrir un blouson de bonne qualité à chacun des 97 enfants scolarisés.

Lorsque nous avons validé ce projet, de nombreuses familles remontant d’Ho Chi Minh Ville commençaient à arriver à Ha Giang et les premiers cas de Covid commençaient à être répertoriés dans cette région très pauvre où le système de santé est très précaire et la population non vaccinée.

Nous savions donc que la région risquait d’être rapidement confinée, et qu’il fallait faire très vite, si nous voulions que nos colis de plateaux et blousons puissent arriver.





Les cars entre Hanoï et Ha Giang, n’ayant plus l’autorisation de circuler, Huong et sa collègue Su, se sont mises à la recherche d’un transporteur privé qui accepterait d’acheminer nos colis jusqu’à Ha Giang.

Le 5 novembre, elles ont réussi à trouver un camion de marchandise qui quittait le lendemain Hanoï, pour rejoindre un entrepôt situé à Bac Quang.

Étant donné, qu’il s’agissait de 2 colis humanitaires destinés à des enfants, l’entreprise de transport a accepté de les acheminer gracieusement.

Huong et Su ont donc chargé les colis sur leurs motos et sont allées les déposer à l’entrepôt d’où partirait le camion.

 

 


 

 


 

Le 6 novembre, le chauffeur nous adressait une photo pour nous dire que nos colis étaient bien arrivés dans la région de Ha Giang.

 


 

Ils étaient cependant encore bien loin de l’école.

En effet une autre entreprise de transport devait encore les acheminer dans un autre entrepôt situé dans la ville de Vinh Quang à une centaine de kilomètres de là. Au départ de ce second entrepôt, le dernier trajet jusqu’à l’école était prévu en moto.

Le 2ème trajet en camion s’est également bien passé, mais malheureusement lors de l’arrivée des colis à Vinh Quang, toutes les écoles de la région ont reçu l'ordre de fermer leurs classes pour lutter contre la circulation du Covid.

Nos colis ont donc été stockés dans l’entrepôt pendant 3 semaines et le 28 novembre, l’école de Cao Phin a obtenu l'autorisation d'accueillir à nouveau ses jeunes écoliers. Dès le lendemain, le chef du village a récupéré nos 2 colis et quelques heures plus tard, un repas de fête était organisé à l’école pour inaugurer nos beaux plateaux et fêter l’arrivée des blousons. 

Lors de la distribution, tous les enfants n'avaient pas encore repris le chemin de l'école, mais nous avons eu le bonheur de recevoir des photos de ceux qui étaient présents.

 


   

 

Cette action humanitaire est la 6ème que nous avons mené avec Huong. Pendant plusieurs semaines nous avons eu le sentiment de marcher, tels des funambules, sur un fil bien fragile... Mais la magie de la vie, notre confiance réciproque et notre conviction que nous allions y arriver malgré l'ampleur des difficultés, nous ont permis d'écrire, une fois de plus, une bien belle histoire.

Merci Huong !

 

Nous vous donnons rendez-vous dans quelques semaines pour le récit de la 2ème action humanitaire.



 

lundi 20 décembre 2021

Bilan de l'année 2021

 L'année 2021 touche à sa fin et nous aurions tous aimé que s'achève avec elle cette pandémie qui bouleverse nos vies. Mais à ce jour, rien n'est encore gagné et il faudra probablement patienter quelques mois voir quelques années pour retrouver l'insouciance de nos vies d'avant.

Cette année 2021, fut marquée par le départ de Mary et nous tenons à remercier, toutes les personnes qui ont répondu à l'appel aux dons, au profit de l'école des rizières, lancé par sa famille.

Merci également à tous ceux d'entre vous, qui, tout au long de l'année, ont soutenu nos projets au Vietnam à travers des commandes de tableaux en bois de palette.

Grâce au restaurant-épicerie fine L'effet Délice à Gouesnou, au salon Arts et Loisirs de Locmaria Plouzané et au marché de Noël de Messouflin à Ploumoguer, nos tableaux ont trouvé, en cette fin d'année, de magnifiques cadres pour être exposés et de nombreuses commandes ont été passées.


Marché de Noël de Ploumoguer



Salon art et loisir de Locmaria Plouzané



L'effet Délice à Gouesnou

 

Les fonds collectés à l'occasion du départ de Mary seront affectés à un voyage humanitaire en son souvenir dès que la situation sanitaire le permettra.

Mais en attendant, à l'approche des fêtes de Noël, nous avons tenu à avoir une pensée pour les enfants défavorisés du Nord du Vietnam à travers un virement de 2 000€ provenant de la vente des tableaux. Nous avons confié 1 000€ à notre amie Huong, et 1 000€ à notre ami Bau et nous leur avons demandé de nous trouver de beaux projets à financer.

Nous reviendrons sur ce blog dans quelques jours pour vous faire découvrir le premier projet. Mais en attendant, nous vous proposons de faire un point sur la situation sanitaire au Vietnam pour vous expliquer dans quelles circonstances nous avons mené nos projets 2021.

Avant le début de la pandémie, dans les ethnies minoritaires du nord du Vietnam, de nombreuses familles traversaient la frontière sino-vietnamienne pour vendre leur main d’œuvre en Chine. Percevoir  un salaire leur permettait de sortir de la pauvreté et d'aider leurs proches restés au village.

Lors de la fermeture de cette frontière, à l'arrivée du Covid, ces familles sont rentrées au Vietnam et elles ont été très nombreuses à prendre la direction d' Ho Chi Minh Ville, le poumon économique du sud du pays ou les centres industriels du nord comme Bac Giang ou Bac Ninh. Leur objectif était de retrouver du travail sur le sol vietnamien, dans des usines ayant besoin de main d’œuvre peu qualifiée.

Malheureusement, la situation sanitaire s'est, au fil des mois, dégradée et pour lutter contre la flambée épidémique dans le sud du pays, les autorités vietnamiennes ont décidé d'imposer cet été  un confinement strict de 3 mois dans la mégalopole d'Ho Chi Minh ville. Pendant de longues semaines,  les habitants n'ont plus été autorisés à quitter leur domicile et c'est l'armée et les organisations de quartier qui se chargeaient de les ravitailler.

Les ouvriers des grandes usines internationales, ont dû continuer à travailler pour des raisons de compétitivité, et pendant plusieurs mois, leur vie s'est limitée  à des trajets en car entre l'usine où ils travaillaient toute la journée et les hôtels où ils étaient confinés la nuit, loin de leurs familles, qui auraient pu les contaminer et, ainsi, empêcher les chaines de production de tourner.

Dans la mégalopole sans vie, les autres salariés se sont retrouvés sans travail, donc sans argent, dans un pays où les prestations sociales sont quasi inexistantes.

Lorsque le confinement a été levé à Ho Chi Minh ville au mois d'octobre, toutes les familles issues des minorités ethniques, ont  fait le choix de regagner leurs montagnes dans le nord du Vietnam pour avoir la certitude de pouvoir manger à leur faim et d'avoir un toit pour les abriter si un nouveau confinement était imposé.

Les avions et les trains étant à l'arrêt, c'est en moto que ces milliers de familles ont parcouru, les 2000 Km leur permettant de rejoindre leurs terres natales. Tout au long de leur route, le peuple vietnamien  s'est mobilisé pour leur permettre de manger, de se reposer et de changer leurs roues lorsqu'elles étaient crevées. Les photos et les vidéos  de cette exode vers les montagnes nous ont beaucoup touchés.

 


 


 

Ces familles sont à présent rentrées, mais elles ont malheureusement apporté avec elles, le Covid, qui commence à circuler dans leurs montagnes jusqu'à présent préservées.

Hanoi a également été victime de cette virulente pandémie. De nombreux confinements très stricts, ont régulièrement mis l'économie de la capitale à l’arrêt et ce sont des chaines de solidarité, portées par des associations, qui ont permis aux nombreuses familles,qui n'avaient plus de revenus, de pouvoir manger.   

 





Depuis presque 2 ans, Hanoi a perdu sa joie de vivre et sa gaieté. 

Nos amis chefs d'entreprises, ont vidé leurs comptes et vendu leurs biens pour aider leurs salariés à survivre, et nos amis salariés, ont baissé leurs salaires pour permettre à leurs entreprises de résister. Lorsque nous les interrogeons sur leurs besoins, ils nous répondent : "On arrive à manger, c'est déjà beaucoup et dans la situation actuelle, on n'a besoin de rien de plus."

En France, la situation sanitaire est bien entendu très compliquée, mais nous voudrions dire ici toute notre admiration pour le peuple vietnamiens qui, à défaut de moyens financiers, a choisi l'entraide et la solidarité pour résister au Covid, ce redoutable envahisseur que la planète entière tente, en vain, de maitriser.

A bientôt pour le récit de la première action humanitaire.