Les voyages au Vietnam d’Annie et Claude le Goff leur avaient fait prendre conscience des nombreux problèmes de la scolarité dans le Nord-Ouest et dans l'extrême Nord du Vietnam. Ils ignoraient à ce jour la situation dans les provinces situées au Nord Est du pays.
Pour le découvrir, ils ont demandé à Manh Duc, le directeur de l’agence de voyage Vietnam Original Travel, de leur faire visiter une petite école de cette région.
Manh a pris des contacts et a convenu d’un rendez-vous vendredi dernier dans un petit village situé à 180 km d’Hanoi dans la province de Lang Son.
Manh a pris des contacts et a convenu d’un rendez-vous vendredi dernier dans un petit village situé à 180 km d’Hanoi dans la province de Lang Son.
Cette région est peuplée de Viêt mais aussi d'ethnies
minoritaires : Tày, Nùng, Dao, Hoa, Ngai et H'mông. La ville de Lang Son, chef-lieu de cette province s’étire le long de la rivière Ky Cung et a de tous
temps servi de point de passage pour les échanges commerciaux avec la Chine.
C'est à sa proximité frontalière que la ville de Lang Son doit sa prospérité économique.
L’objet du rendez-vous dans cette province n’était pas de
mener une action humanitaire mais de rencontrer la directrice d’une petite
école de campagne pour découvrir les conditions de la scolarité dans cette
région.
Annie, Claude et Manh ne sont pas pour autant arrivés les
mains vides. Le coffre de leur véhicule était chargé de fournitures destinées
aux 50 élèves de maternelle qui fréquentent cette petite école excentrée dans
la montagne.
A la demande des institutrices contactées avant le départ,
l’association avait prévu :
- 100 crayons
- 41 boites de crayons de couleurs
- 50 gommes
- 50 taille crayons
- 50 gommes
- 50 taille crayons
- 45 cahiers pour les enfants de 4 à 5 ans
- 25 cahiers de coloriage
Annie et Claude ont attendu la fin de la sieste pour procéder à la distribution.
Les jeunes élèves rencontrés parcourent entre 2 à 5 km le matin et le soir. Les plus chanceux sont conduits par leurs parents en mobylette. Les autres font la route à pied. Il n’y a pas de pensionnat.
A l’heure du déjeuner, une cantine permet aux enfants de se restaurer sur place.
Son fonctionnement est très éloigné de nos standards européens mais correspond aux normes vietnamiennes.
La longue conversation qui a animé le déjeuner partagé avec
la directrice et une institutrice de maternelle a permis à Annie et Claude de
prendre conscience que la situation des enfants était correcte dans cette
région et que l’association devrait sauf
cas particulier concentrer ses actions dans le Nord-Ouest et l’extrême Nord du Vietnam où la
situation est bien plus complexe.
Dans l’école visitée, la situation des institutrices
est peut-être plus difficile que celle
des enfants. Elles logent à Lang Son chef-lieu de la province du même nom et
parcourent à mobylette 30 km de route de montagne deux fois par jour pour exercer leur métier
d’enseignante.
En période de mousson, le trajet est particulièrement dangereux.
Lors de la visite de l’école une des deux institutrices de maternelle
était absente.
La directrice a alerté Annie et Claude sur la situation
particulièrement difficile de cette jeune femme, veuve depuis quelques mois qui
était retenue à l’hôpital pour s'occuper de son bébé qui devait subir une
intervention chirurgicale dans la journée.
Au Vietnam, rares sont les salariés qui bénéficient d’une
protection sociale.
Les frais de santé sont généralement entièrement à la
charge des familles et les jours non travaillés ne sont pas rémunérés.
Conscients qu'à la détresse morale et financière de cette
jeune femme s'ajoutaient les problèmes de santé de son enfant, Annie et Claude
ont pris la décision avant de regagner Hanoï de faire un détour par l’hôpital
de Lang Son pour aller à sa rencontre.
Ils lui ont offert, au nom de l’école des rizières, une
enveloppe d’argent permettant de prendre en charge une partie des frais
d’hospitalisation de son jeune enfant.
L’école des rizières a bien entendu pour objet de venir en
aide au plus grand nombre.
Cependant lors de nos voyages, nous croiserons sur
notre route, des regards, des histoires qui ne nous laisserons pas indifférents
et que nous ne pourrons pas oublier.
Face aux dures réalités de la vie au
Vietnam, nous laisserons parfois parler notre cœur comme nous l’avons fait pour
cette jeune institutrice et son petit garçon.
Ce voyage à Lang Son n'aura pas été à l'origine de projets particuliers pour l'association mais aura permis à Annie et Claude de faire un beau geste de
solidarité et de faire la connaissance d'une jeune équipe d'institutrices solidaires
entre elles et dévouées pour la cause des enfants. Nous conserverons avec elles
des liens d'amitié via Internet.
Merci à toutes les personnes qui soutiennent l'association
et qui nous permettent de faire toutes ces belles choses pour les enfants et leurs
institutrices.