Une chèvre pour Dung et Quan

Lorsque nous avons préparé notre voyage 2018, nous avons demandé à nos interlocuteurs au Comité Populaire s'ils connaissaient une famille particulièrement défavorisée que nous pourrions aider.

C’est le nom de Monsieur Cua qui nous a été donné.

Monsieur Cua a 35 ans et est papa de deux enfants. Sa fille Dung a 7 ans, son fils Quan a 4 ans.

Dung

Quan

La naissance de Dung s’est très bien passée mais son épouse ne s’est jamais remise de la naissance de Quan.

Elle souffre aujourd’hui de troubles psychologiques profonds qui ne lui permettent pas de s'occuper de ses enfants et qui nécessitent la présence continuelle d’un adulte pour la surveiller.

La maman

Dans ce contexte déjà difficile, Monsieur Cua a également à sa charge son jeune frère qui est sourd et muet.

Pour lui permettre de travailler, c’est son père qui est veuf depuis quelques années, qui veille toute la journée sur son épouse et ses deux enfants.

Quan et son grand père

Loin de nos frontières, il n’y a pas de sécurité sociale, pas de prestations sociales, pas de système de retraite...

Avec un seul salaire, cette famille de 5 personnes vit donc dans une extrême pauvreté.

Lorsque nous avons demandé comment nous pourrions les aider, on nous a suggéré de leur offrir une chèvre.

Dans cette région où le salaire moyen est d’environ 900€/an par adulte, une chèvre ayant eu sa première portée se vend environ 80€.

A partir de cette première chèvre, le chef du village aidera cette famille à lancer un petit élevage pour que la vente des futurs chevreaux puisse leur assurer des revenus réguliers pendant plusieurs années.

L’été 2016, nous avions déjà offert une chèvre à un petit garçon de 4 ans prénommé Long.
Nous avons appris, au cours de notre voyage, qu’elle a déjà donné naissance à 2 petits chevreaux. 

Pour terminer ce récit de nos actions 2018, nous vous emmenons avec nous, à travers les rizières en terrasses , les ruisseaux, les forêts de bambous, sur le long chemin parcouru par la chèvre pour rejoindre la maison de Dung et Quan.

Notre soirée à Nam Pien

Lorsque nous avons tracé le circuit de notre voyage 2018, nous avions prévu de reprendre la route  immédiatement après nos actions à l’école de Nam Pien.

Cependant, nous avons appris que Monsieur Vay, le chef du village, souhaitait se lancer dans une activité de maison d’hôtes et qu’il serait heureux de pouvoir nous héberger.

Nous sommes arrivés au village vers 17h00 et nous avons découvert que des festivités étaient organisées pour fêter la récolte du riz qui commençait.







Les hommes participaient à un concours de tir à l’arc et les enfants jouaient pendant que les femmes bavardaient.

 

Pour pouvoir se lancer dans sa nouvelle activité, Monsieur Vay avait engagé des travaux qui s’étaient terminés dans la matinée.

 
Il était stressé par notre arrivée. Nous l’avons rassuré en lui disant que tout était parfait.

M. Vay, son épouse et ses 3 enfants.

Vers 18h00, alors que nous préparions nos affaires pour partir nous doucher, une marée humaine est entrée dans la maison.

En ce jour de fête, Monsieur Vay avait convié 120 personnes pour le dîner.


 

Notre expérience des voyages au Vietnam nous a tout de suite fait comprendre que tous les invités allaient se relayer à notre table pour partager avec nous le petit verre de l’amitié.

Au bout de 2 ou 3 verres d’alcool de riz, nous avons demandé une bouteille d’eau pour pouvoir continuer à lever nos verres, tout en conservant les idées claires, jusqu'à la fin de la soirée.

Et c’est là que la mauvaise nouvelle est tombée...
Dans cette maison où tout était si parfait, avec ses brosses à dents bien alignées et ses serviettes soigneusement pliées, un petit détail avait été oublié...
Il n’y avait, à notre grand désespoir, pas la moindre goutte d’eau susceptible d’être consommée…

Vers 20h00, c’est un peu fatigués que nous avons rejoint la place du village avec tous les invités.

Une table d’honneur avait été dressée et nous avons été invités à nous y installer. Des chanteurs, danseurs, conteurs, se sont succédés et vers 21h30, on nous a demandé de nous lever parce que la danse du feu allait commencer.

Le chanoine est arrivé et au cours d’une cérémonie dont le sens nous a échappé, il a fait entrer des âmes fantômes dans le corps des hommes qu’il avait préparés. C'est tout du moins l'explication étrange qui nous a été donnée.
Assis sur des chaises, c’est au rythme des tambours qu’ils ont commencé à taper le sol avec leurs pieds. Ils se sont ensuite levés et ont poursuivi leur danse dans les bûches qui flambaient.

Après cette surprenante soirée, c’est un peu intrigués par le fait qu’aucun de ces hommes n’aient été brûlés, que nous nous sommes couchés.

Nous allions nous endormir quand des bruits de voix nous ont fait sursauter. Nous avons discrètement soulevé le rideau qui nous séparait de la pièce commune pour voir ce qui se passait...

Au pied de notre lit, des dizaines de personnes venaient de s'assoir pour manger à nouveau...
C'est dans la fumée du feu de bois qui réchauffait le diner et les éclats de rire d'amis heureux de se retrouver que le sommeil a fini par nous gagner.

Nos voyages au Vietnam n’ont pas fini de nous étonner.

Loin de nos repères, nous regrettons parfois le confort d'un lit bien douillet mais nous nous sentons  privilégiés de pouvoir côtoyer ces peuples d'une incroyable authenticité et de vivre à leurs côtés des aventures d’une rare intensité.

Nos actions 2018

A travers le récit de l’installation de la citerne, nous vous avons fait découvrir l’école du village de Na Hu.

84 élèves de primaire et 68 enfants de maternelle y sont scolarisés.

Avant notre arrivée, nous avons demandé aux institutrices comment nous pourrions les aider.

La citerne était une priorité.

Les élèves de Na Hu, font en moyenne entre 1h00 et 1h30 de marche en claquettes pour venir à l’école chaque matin et autant le soir pour rentrer.

Nous avons donc offert à ces 152 enfants, une paire de bottes en caoutchouc pour qu’ils aient moins froid cet hiver.

  

 

Elles nous ont également expliqué qu'à l'école de Na Hu la cantine était réservée aux enfants de maternelle et que par conséquent, les 84 élèves de primaire arrivaient le matin à l’école avec un petit sac en plastique contenant un peu de riz qu’ils mangeaient avec les doigts à l’heure du déjeuner.

Compte tenu de leur pauvreté, les enfants utilisaient pendant plusieurs mois le même sac, sans jamais le laver. 

Elles craignaient que ce manque d’hygiène puisse avoir un jour des conséquences sur leur santé.

Elles nous ont  proposé de leur offrir une boite pour transporter leur déjeuner. 

Nous sommes donc arrivés à l’école avec 84 kits déjeuner en inox que les enfants pourront laver et utiliser pendant plusieurs années. 

Nous avons également eu une pensée particulière pour les 68 petits de maternelle. Nous leur avons apporté un blouson pour l’hiver.

Nous les avons volontairement choisis un peu plus grands pour qu’ils puissent être portés pendant 2 ou 3 saisons.

Nous avons ensuite poursuivi nos actions dans l’école maternelle de Nam Pien située à quelques kilomètres de l’école de Na Hu.

 

Les 28 enfants de cette école, issus des minorités Dzao rouges et Hmong, étaient également très pauvres.

Nous leur avons offert une paire de bottes et un blouson.

 

Les institutrices nous ont signalé que l’hiver, le froid empêchait les enfants de dormir pendant la sieste.

Nous avons donc acheté 6 grosses couvertures pour les protéger.

Voyage 2018

Paul Eluard disait : « Il n’y a pas de hasard, il n’y a que des rendez-vous. »

Début 2014, nous avons découvert sur Internet, un très beau récit de voyage dans le Nord du Vietnam. A la fin du texte, son auteur précisait que ce voyage avait été réalisé par Madame Le Thu Huong, la responsable du marché francophone de l’agence de voyage GP Travel basée à Hanoi.

Huong

Nous l'avons contactée et c'est la relation de confiance que nous avons nouée qui est à l'origine de tous les beaux projets que l'association a menés ces dernières années.

En 2014 et en 2016, notre collaboration a permis à l’école des rizières d’offrir 400 blousons, 300 paires de bottes en caoutchouc et 600 paires de chaussettes à de jeunes écoliers.

Nous avons également aidé leurs parents en leur permettant d’améliorer leurs récoltes grâce à 1,5 tonnes d’engrais.

Nous avons aussi équipé deux écoles en citernes d’eau, financé la construction de deux routes de montagne et construit une école dans le Nord du Vietnam.




Voyage été 2014 par f1370740087

Au mois de mai dernier, Huong nous a contactés pour nous dire que notre collaboration l'avait inspirée et qu’elle aimerait intégrer dans l'offre de son agence, un circuit qui permettrait à ses participants de parrainer une école.

Elle souhaitait savoir si, compte tenu de notre expérience avec l’école des rizières, nous accepterions de l'aider.

Ces 5 dernières années, Huong s'est tellement investie à titre bénévole à nos côtés, que nous n'avons pas hésité. Pendant plusieurs semaines, nous avons réfléchi ensemble au circuit qu'elle pourrait proposer.

Le 21 septembre à 7h00, notre avion se posait sur l'aéroport d'Hanoi et une heure plus tard, nous mettions le cap vers le nord en compagnie de Huong et de notre chauffeur Binh..

Binh, fier d'avoir participé à l'émission de télévision Pékin Express

 Didier et Christine

Au cours de notre voyage, nous avons offert un kit déjeuner en inox à 84 élèves de primaire et un blouson à 95 enfants de maternelle. Nous avons également distribué 179 paires de bottes en caoutchouc, remis 6 couvertures aux institutrices d’une petite école, installé une citerne d’eau et financé l'achat d'une chèvre pour aider une famille particulièrement défavorisée.

Nous vous avons déjà raconté l'installation de la citerne mais il nous reste encore de belles histoires à partager.

A la fin de notre récit, nous vous présenterons le circuit du voyage solidaire que nous avons inauguré et nous vous donnerons toutes les informations pour que vous puissiez, si vous le souhaitez, partir vivre une belle aventure humaine au Vietnam.