mercredi 16 octobre 2019

Voyage 2019 - Chapitre 6 : L'installation de la citerne



Nous sommes le vendredi 13 septembre. 
Il est 6h30 et notre réveil vient de sonner.
Après notre mémorable journée de randonnée, nous avons bien du mal à nous lever.

Pendant le petit déjeuner, nous contactons M Giang A Sau, le chef de la commune de Xu Phinh, pour nous assurer que la citerne que nous devons installer dans la matinée, est bien arrivée.

M. Giang nous apprend qu’il a plu tous les jours depuis que nous l’avons commandée et que compte tenu de l’état de la piste qui mène à l’école, elle n’a pas pu être livrée.

Nous n'étions pas très rassurés sur le programme de notre journée, lorsque nous avons rejoint M. Giang devant le magasin où notre citerne était entreposée.




Lorsque nous le rencontrons, M Giang nous confie qu'il est lui aussi inquiet sur l'issue de notre projet, mais il nous assure qu’il fera tout son possible pour que la citerne soit montée dans la journée.
  
Il nous apprend que depuis l’aube, tout son village est mobilisé et que 70 familles sont en train de recouvrir la piste de terre fraîche, pour permettre au camion qui transportera la citerne, de passer. 

Des motos viennent d’arriver pour nous chercher.
Le chemin que nous empruntons pour monter à l'école est très accidenté et nous nous agrippons comme nous pouvons, pour ne pas tomber.
A notre arrivée, nous avons les bras complètement tétanisés et nous réalisons avec énormément de regrets, que malgré les efforts des personnes que nous avons vu travailler, aucun camion ne parviendra à passer.

M. Giang refuse de renoncer, alors il multiplie les appels pour trouver un camion et un chauffeur pour nous aider. Malgré tous les refus essuyés, il ne semble pas se décourager.

Convaincu que la citerne finira par arriver, il nous propose de monter à la cascade pour brancher les 700 m de tuyaux que des motos viennent de déposer.


 



M. Giang




Pour qu’ils ne soient pas endommagés avec le passage des buffles, les femmes du village ont creusé des tranchées pour qu’ils puissent être enterrés.




Il est midi et le téléphone de M. Giang vient une fois de plus de sonner.
C’est avec un grand sourire qu’il nous apprend qu’un chauffeur a accepté de relever le défi qu’il lui a lancé et que la citerne va bientôt arriver.
Mais rien n’est encore gagné, car le camion ne pourra démarrer que lorsque le sable, les graviers, les sacs de ciment et les 500 briques nécessaires à l’installation de la citerne seront chargés.
Alors, M Giang multiplie les appels, encore et encore, pour trouver en urgence la main d’œuvre qui permettra au camion de démarrer.

A 13h30, le camion est enfin chargé.

Pour nous, c’est l’heure du déjeuner et c’est l’estomac un peu noué que nous essayons de faire honneur au repas que les institutrices ont préparé.







Nous venons à peine de terminer que le téléphone de M. Giang vient à nouveau de sonner.
C’est le chauffeur qui compte tenu de l’état de la route veut faire demi tour pour rentrer.

M. Giang lui explique l'importance de cette citerne pour l'école et lui dit que s’il ne veut pas continuer, c’est à dos d’homme qu'elle devra être montée.

Il l’encourage et tente de le rassurer en lui expliquant qu’il trouvera, tout au long de la piste, des familles pour pousser son camion et l’aider à progresser.

C'est l'heure de la sieste pour les enfants et pour faire retomber notre stress, nous décidons de les accompagner.





Pendu à son téléphone, les traits tirés, M. Giang suit  minute après minute le trajet du chauffeur sur la piste accidentée.

A 17h00, nous apprenons que le camion se rapproche de l'école. 
Nous sommes tous, très excités, et décidons de descendre à sa rencontre pour assister au dernier kilomètre de montée.

Au bout de quelques minutes de marche dans la montagne, nous entendons klaxonner.

C'est le camion, qui complètement bloqué dans un virage, réclame de l'aide pour le  pousser. 

Malgré nos efforts, nous n'arrivons pas à le faire avancer.










C’est en versant sous ses roues, le sac d’écorce de riz qu’il transportait qu'un homme nous permettra de le désembourber.

A son arrivée à l’école, le camion est déchargé et les 500 briques montées à la cascade.

Elle seront scellées pour construire un réservoir où seront branchés les tuyaux que nous avons installés.
















Il est 18h00 et le téléphone de M. Giang vient encore de sonner !
Cet appel est une invitation pour la soirée. 
Mais M. Giang est épuisé par sa journée et confie à son ami qu'il n’aspire qu’à une seule chose : Aller se coucher.
Après cet appel, le téléphone de M. Giang n’a plus jamais sonné. 
Avec plus de 50 appels passés dans la journée, il n’avait plus de batterie, ni de forfait.

Avant de rentrer au Comité Populaire à Xu Phinh, c’est avec une immense fierté que M Giang a posé devant la citerne enfin installée.









Quelle sacrée journée !







Merci à Monsieur Giang pour son extraordinaire ténacité.

Et Merci à l’UT Brest Iroise du CMB qui a financé ce beau projet.

 




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